Par le Dr Shahid Nasim Le cancer du sein est le plus fréquent et le plus diagnostiqué des cancers chez les femmes à travers le monde. Une femme sur 8 est actuellement touchée par ce cancer en France et ce chiffre pourrait doubler d’ici vingt ans mal- gré les progrès de la technique et du dépistage précoce. Le cancer du sein se développe dans les trois quarts des cas chez les femmes de plus de 50 ans et à 95 % à partir des cellules épithéliales de la glande mammaire : on parle alors d’adénocarcinome. Lors de l’AG du 1er avril au Mans, nous avons eu le plaisir et l’honneur d’accueillir le Dr Shahid Nasim, oncologue, qui nous a présenté une conférence sur le cancer du sein. Je remercie le Dr Nasim pour sa conférence et pour son article annoncé par Émilie Barrère, dans son résumé inclus dans le compte-rendu de l’AG, publié dans le magazine Sources Vitales n°103 de juin. Roger Cattell. Anatomie des seins Les seins, symboles de la séduction et de la féminité par excellence, sont une partie du corps très sensible et très fragile. Les seins commencent à se développer dans l’utérus, quelques semaines après la formation de l’embryon. Au sixième mois de la grossesse, certaines cellules se développent pour devenir les mamelons du bébé. Chez les filles, la plupart de temps, les seins se forment entre 8 et 11 ans, mais même quand ils sont complètement développés, ils ne peuvent à cet âge produire du lait. Pendant la grossesse, les seins augmentent en taille et deviennent deux fois plus lourds. Ils pèsent en moyenne entre 150 et 400 g mais peuvent atteindre parfois 1 kg. À la ménopause, le volume des seins diminue. L’intérieur du sein est composé de vaisseaux sanguins, de nerfs, de glandes, de cellules graisseuses et de canaux galactophores qui servent à transporter le lait jusqu’au mamelon. Les tissus mammaires sont influencés par des hormones (œstrogène et progestérone) produites par les femmes en quantité variable tout au long de leur vie (puberté, grossesse, allaitement…). Facteurs de risques À ce jour, de nombreux éléments de notre quotidien ont été suspectés d’augmenter le risque de développer un jour un cancer du sein. Les principaux sont : – la présence de certains gènes présentant une mutation des gènes BRCA 1 et BRCA 2 ; Le cancer du sein est le plus fréquent et le plus diagnostiqué des cancers chez les femmes à travers le monde. Une femme sur 8 est actuellement touchée par ce cancer en France et ce chiffre pourrait doubler d’ici vingt ans malgré les progrès de la technique et du dépistage précoce. Le cancer du sein se développe dans les trois quarts des cas chez les femmes de plus de 50 ans et à 95% à partir des cellules épithéliales de la glande mammaire : on parle alors d’adénocarcinome. – la précocité des premières règles avant l’âge de 12 ans, une première grossesse tardive après 35 ans et l’absence de grossesse sont des facteurs importants de risque ; – l’alcool, le tabagisme et la consommation excessive de calories (matières grasses, desserts, viandes grasses et saignantes), augmentent le danger, de même que l’absence d’activité physique ; – une hormonothérapie substitutive (œstrogène et progestérone) accroît légèrement le risque après 5 ans de traitement, ainsi que les contraceptifs oraux, s’ils sont pris pendant plusieurs années. Symptômes et complications Le premier symptôme couramment observé du cancer du sein est la présence d’une boule dans un sein. En général non douloureuse, cette masse peut être accompagnée de ganglions durs au niveau de l’aisselle (ganglions axillaires) correspondant à une propagation du cancer, mais les ganglions restent toutefois indolores. Les autres symptômes sont : un écoulement du mamelon, les douleurs au sein, un mamelon qui se renferme vers l’intérieur et la peau du sein qui s’épaissit, durcit ou encore rougit. Lorsqu’une tumeur apparaît dans les canaux galactophores, la taille et la forme du sein peuvent changer. En outre, le mamelon peut rentrer vers l’intérieur ou la peau peut se rétracter, entraînant ainsi la formation d’une fossette. Les métastases apparaissent lorsque certaines cellules d’une tumeur se détachent et se déplacent vers d’autres parties du corps, en passant par les vaisseaux sanguins ou lymphatiques. Les tissus atteints sont souvent, les ganglions lymphatiques, les poumons, le foie, les os, le cerveau et la peau. Au moment où les métastases sont découvertes, le cancer s’est probablement déjà disséminé en d’autres endroits, même si ces tumeurs ne sont pas dépistées. Diagnostic médical Un diagnostic clinique préalable doit être fait par une palpation du sein par votre médecin. Pour confirmer et affiner son diagnostic, il pourra prescrire ensuite une mammographie bilatérale, puis une analyse biologique de la tumeur. La radiographie des deux seins permet de voir l’aspect de la masse, la biopsie confirme la présence de cellules cancéreuses et si nécessaire, une échographie pourra préciser, par exemple, si la boule est un kyste composé de liquide ou plutôt une tumeur solide. Le dépistage précoce du cancer du sein réduit la probabilité de dissémination du cancer et augmente les chances de guérison complète. Traitements médicaux Le traitement classique associe la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie. – La mastectomie consiste en l’ablation totale de la glande mammaire, tout en épargnant les muscles pectoraux. La tumorectomie, chirurgie moins invasive, consiste à retirer la tumeur en préservant au maximum la glande mammaire. Elle concerne 75% des cas. La technique du ganglion sentinelle permet aujourd’hui d’éviter de devoir enlever tous les ganglions de la zone s’ils ne sont pas touchés. Dans le cas de tumeurs de moins de 2 cm, le chirurgien l’enlève en même temps que la tumeur. – La radiothérapie fait aussi quasiment toujours partie du protocole de soins pour un cancer du sein, notamment après une chirurgie conservatrice. L’objectif est de détruire, grâce à une irradiation ciblée, d’éventuelles cellules cancéreuses qui peuvent persister dans le sein. Les effets secondaires sont des rougeurs de la peau et de la sensation de fatigue. – La chimiothérapie administrée